Traversée de apparences Sauvages nous étions
intime abandon
Il est des obsessions que l’on traîne avec soi tout au long de sa vie et qui à l’âge d’homme peuvent enfin être exprimer avec sérénité et recul. Certains les nomment « traumas » et ils sont fréquemment sources de tristesse, de mélancolie.
Le plus souvent, la vie courante ne nous permet pas de parler de ces expériences anciennes qui nous ont marqués, impactés, et seul l’art nous donne l’opportunité et la distance suffisante de mettre des mots sur les maux, comme dit l’expression consacrée, et plus particulièrement, la poésie qui par sa liberté de forme nous autorise tous les voyages dans le temps intime. Temps « suspendu » pour ma part où mon enfance frêle et fragile subissait sans le nommer un abandon.
Abandon symbolique, psychique et physique, qu’il s’agit dans ce texte de rendre palpable en faisant parler les situations, les acteurs et sentiments d’une époque lointaine, archaïque et pourtant encore bien présente en moi comme fondatrice de ma vocation d’artiste et de ma volonté tenace à vouloir exprimer l’indicible.
Arnaud Martin
Né en 1972 en région parisienne, Arnaud Martin est un artiste autodidacte qui navigue entre les mots de Lautréamont, les dessins de Fred Deux et les peintures de Francis Bacon. Inlassable arpenteur urbain, il entretient un rapport très singulier à l’existence où la pratique artistique (peinture, dessin, poésie) occupe une place essentielle en complément de son travail de responsable de centre social.
Souvent affilié au courant de l’expressionnisme contemporain de par le caractère sombre et tourmenté de son travail, il cherche à questionner le corps, le passé et les fantômes de son histoire.
Intéressé par toutes collaborations artistiques, il lit souvent ses textes en public accompagné de musiciens issus de la scène bruitiste parisienne.
Son premier recueil, De Feu, est sorti aux éditions L’Ire de l’ours en janvier 2022.