Didier Betmalle
Funambule campagnard
Né en 1949, Didier Betmalle a eu une enfance campagnarde en banlieue sud de Paris. La Bièvre arrosait alors le pré où paissaient les vaches de la ferme voisine. Dans cette rivière encore libre, on y attrapait des grenouilles et on remontait sur la berge avec des sangsues collées aux mollets. Cette ferme, avec ses bâtiments, ses animaux et son immense prairie a été pour lui un territoire d’aventures partagées, un espace de jeu et de création, de bonheur physique et d’évasion imaginaire, où s’est forgé son goût pour une fiction bien enracinée dans le réel et l’expérience sensible.
Après le baccalauréat section philo, il a suivi une formation d’assistant-réalisateur. Il a commencé son métier en tournant des films techniques. Il a travaillé pour l’administration avant de créer sa société et est devenu concepteur et réalisateur de documents audiovisuels pour la communication d’entreprises. Depuis toujours, il se passionne pour l’écriture, la photo et la peinture et a régulièrement participé à des ateliers et des expos.
De 1998 à 2002, intéressé par l’art thérapie, il se forme au métier de psychothérapeute et d’animateur d’atelier d’écriture et d’expression libre.
Dans les années 2000 il a rassemblé ses productions sur un site web qu’il a intitulé ELAM (Entreprise Littéraire Artisanale Multiforme), sorte de tremplin qui lui a permis, en les mettant en perspective, de préparer la publication de ses textes.
À la retraite depuis dix ans, il se consacre à l’accomplissement des projets littéraires qu’il avait pu seulement ébaucher pendant ses moments de disponibilité. Il participe également à des ouvrages collectifs et travaille actuellement à l’écriture d’un roman potentiel.
Depuis 2016 il publie sur son blog ses chroniques littéraires consacrées aux auteurs indépendants. clapincasse.blogspot.com
A participé au #1 de Labyrinthe[s et participe au hors-série [Sous la contrainte
Publications
L’Écharde. Auto fiction. (AE – 2021)
Sous la forme d’un échange imaginaire entre un jeune homme et sa mère morte, l’auteur dépeint les affres d’un fils bouleversé par le suicide de sa mère.
Quelques années après le drame, son trouble est toujours aussi profond et ses émotions difficiles à assumer, puisqu’il se trouve déchiré entre haine et amour, tendresse et révolte.
Il redoute de porter dans ses gènes le désordre psychique dont a souffert sa mère et de le transmettre à sa descendance. Cette menace complique sa vie amoureuse et en ternit l’horizon.
Pour fuir ses obsessions, il se jette corps et âme tantôt dans un projet professionnel, tantôt dans le sexe ; mais l’échange régulier qu’il entretient avec sa mère dans le double but de régler ses comptes et de ranimer entre eux des étincelles de petits bonheurs, le conduit à plonger toujours plus loin dans les racines de son mal être.
Malgré ses efforts pour s’en dégager il se laisse prendre dans une spirale qui le mène vers un « suave déclin ».
Une somatisation très spectaculaire va lui permettre de sortir de cette crise existentielle. Entre autobiographie et fiction, écrit sur un ton très vif, irrévérencieux parfois jusqu’à l’insulte, ce récit de vie est tout à la fois accusation et réhabilitation et une émouvante déclaration d’amour.
Portraits & Visions. Recueil de poésies. (AE – 2020)
La poésie est ici très simple, pour ne pas dire simpliste.
On dirait une sorte de chasse aux papillons imaginaires. C’est comme tenter de saisir l’insaisissable avec un filet à grosses mailles. Mais même avec un filtre à nanoparticules, vouloir attraper l’impalpable, c’est se donner une mission sans obligation de résultat ! C’est un peu trop facile ! Peut-être même un peu ridicule ! Ma foi, je ne dis pas non, mais j’ose… et je persiste.
Car, au fond, ce qui compte c’est l’art de nouer les mailles et de manier le filet. Ce qui peut intéresser c’est la course folle, l’entêtement naïf, l’obstination fantaisiste, la fraîcheur du désir de donner à voir et à sentir ces choses ténues, confuses, brumeuses, fugitives qui échappent et qui sont difficiles à nommer autrement que sous le terme générique d’impressions.
SILENCE, FUSION, VAUCLUSE, OGRE, ENNUI, FANTASME… autant de titres qui annoncent la couleur, l’atmosphère, les thèmes.
Tout un paysage sensible que le lecteur se plaira à explorer. 35 poèmes et une balade intitulée LE REGARDEUR, une écriture funambule tendue vers la capture photographique de l’invisible.
Croquer la vie. Recueil de nouvelles. (AE – 2019)
Recueil de 14 textes brefs et de nouvelles, qui sont autant d’exercices de style dans le genre portrait.
On rencontrera :
- Martin, à l’œil aigu et tendre, qui trouve l’outil idéal pour réparer sa vie (la simplicité sauve de tout) Julien, qui affronte comme il peut la maladie de son père (le rire de l’angoisse)
- Un rêveur qui plonge dans ses souvenirs, et sonde son profond attachement au réel (il faut rêver solidement)
- Le Bicyclêtre, un enfant des garrigues créateur d’art brut (land-art et mémoire)
- Gendron, l’élagueur alcoolique assoiffé de vengeance (O ! ruse, nouvelle vigueur)
- Coco, le garagiste con et macho, victime du Castrateur roux (bien fait pour sa gueule)
- Théodore, un naïf envoûté par les iris et l’amitié malicieuse de Diderot (le journalisme au siècle des Lumières)
- Émilie, l’amante écartée, qui étend secrètement son emprise (fantasme de castration… Encore !)
- Ruth, la solitaire, ses chantiers et son petit soldat tyrannique (Ruth, c’est moi)
- La tante Marceline et son amour de la vie (au-delà des sens)
- Un amateur de cahiers et ses notes extravagantes (autoportrait)
- Le vieux clown méprisant et sa prière mégalo (ce que croit un athée)
- Kryl, le guerrier sikh au lourd destin politique (récit médiéval d’anticipation avec bruits)
- et pour finir Un capitaine Crochet dépressif qui vogue dans les étoiles (bas les masques)
Sketches sans ». Recueil de textes érotiques. (AE – 2018)
Recueil de 10 textes érotiques brefs construits comme des sketches à interpréter au café théâtre dans une mise en scène minimaliste. Une introduction présente une analyse possible du tableau de Francisco Zurbaran représentant la Vierge avec Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste. Ce sujet sacré vu sous un angle érotique offre au lecteur une étape de transition pour se préparer à la réception des sketches qui traitent de la sublimation comme perversion, ce qui suppose humour, dérision, fantasme et déception. Le fil conducteur est la vie érotique assez désastreuse du locataire, un homme aux occupations diverses qui, en certaines circonstances, connaît des aventures « charnelles » purement fantasmatiques.
La table des reliefs. Une enquête du commissaire Alceste Proust. Roman policier. (AE – 2017)
Louis Delamare, chef de service sadique, obsédé par ses souvenirs d’enfance, se retrouve séquestré pendant plusieurs jours dans un pavillon étrange où se déroule son procès.
Sa disparition fait l’objet d’une enquête conduite par le commissaire Proust, convaincu que le disparu et le tueur de rousses, vieille affaire non résolue, ne font qu’un.
Cependant une jeune collègue de Louis Delamare – amoureuse et rousse – persuadée de son innocence, tentera jusqu’au bout de le faire disculper et de prouver la partialité aveugle du commissaire.
Est-ce qu’un sale type peut devenir autre chose qu’un sale type, et si oui, quel chemin doit-il faire pour y parvenir ? Voilà la question qui se pose tout au long de cette enquête, menée par un flic plutôt énigmatique.
Sois sincère. Recueil de nouvelles. (AE – 2016)
Un recueil mêlant joyeusement les genres, tantôt réaliste, tantôt fantastique. Chaque histoire dresse un portrait plein de finesse et d’humour, souvent grinçant. L’auteur ne s’interdit pas des séquences surréalistes, parfois poussées jusqu’au délire, ce qui, loin d’affaiblir ses récits, leur confère de surprenantes dimensions psychologiques.
Chaque nouvelle est un moment de vérité : un visiteur de prison rencontre l’amour et la trahison, un suicidaire tombe sur un trésor qui bouleverse ses plans, un homme infidèle ouvre les yeux et réalise les conséquences de ses choix, un pervers s’efforce de séduire un laideron et paye le prix de sa réussite, un homme très pondéré se passionne pour une courge anthropophage, grâce à sa rencontre onirique avec la Vénus de Milo un flic se débarrasse de sa lâcheté… Ces quelques brefs aperçus montrent l’originalité et la fantaisie de l’ensemble.