Sandrine Cuzzucoli Venise so far

Sûrement il avance les algues de la lagune serpentent sans cesse ondulent sous ses pieds sûrement chatoient des verts miel émeraude se fondent en éclats de mousses douces cuisantes s’agrippant aux pieux de bois immergés tels des serpents marins ces lambeaux de forêts renversées crucifix réactivés liquides des premiers retables aux feuilles d’or
odorants de senteurs mélangées tantôt remugles tantôt sucs-presque-vapeurs dans l’air miroitant de fleurs coupées iraient ici jusqu’à s’immiscer au plus profond de nombre de lieux profanes sacrés consumés par le vent l’eau et certains sables chauds colorés même sur les tombes théâtrales vénérées presque artificielles du fond surnaturel des églises-maisons
elles s’étendent et se propagent devant lui maintenant en vrai charmes dansants en même temps que son esprit se faufile autour des autels où il prend pour ainsi dire le frais contemple à peine arrivé les tableaux éclatés pourpres violents sidérants des dieux transfigurés
d’abord quelque chose qu’il avait voulu fuir ou devoir retrouver perdre_ ce sentiment de le constater ici ailleurs même si dans ces ciels pleins et vides lumières tournoyantes aussi maniéristes enlevées il se dit qu’il pourrait choisir ou biaiser
qu’il lui est arrivé par ailleurs souvent de longer la lagune de VENICELY en rêve